Disparition de Delphine Jubillar : Mystères, Enquête, et Révélations Choc
Delphine Jubillar a disparu de son domicile à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Depuis lors, une enquête a été ouverte pour retrouver cette infirmière de 33 ans et mère de deux enfants. Au cours d'une chronologie des événements à la fois chaotique et complexe, plusieurs éléments ont été découverts par les enquêteurs. Toutefois, la question de savoir si Delphine Jubillar est toujours en vie et si son corps a été retrouvé demeure sans réponse. Récapitulation d'une affaire tragique qui a profondément ému la France.
D'après les informations les plus récentes, aucun signe de vie n'a été donné par Delphine Jubillar depuis plusieurs mois, ce qui a conduit les enquêteurs à présumer son décès.
La seule circonstance qui a suscité l'interrogation des enquêteurs concernant la survie de Delphine Jubillar est liée à l'activation de son téléphone portable, qui demeure introuvable, dans la matinée du 16 décembre 2020. Selon les informations de La Dépêche du Midi, une expertise a révélé que le téléphone portable de la personne disparue a été activé à plusieurs reprises durant la nuit de sa disparition, notamment à 6h52. Cette activation en particulier a nécessité une "action de l'utilisateur" et l'appareil a dû être déverrouillé.
À cette heure précise, les gendarmes étaient présents au domicile des Jubillar à Cagnac-les-Mines en réponse à l'appel de Cédric Jubillar, ce qui aurait pu potentiellement fournir un alibi. Toutefois, selon les informations du journal Le Parisien, bien qu'ils soient arrivés à 6h31 et ne soient partis qu'à 7h14, les gendarmes ont passé un certain temps à l'extérieur de la maison, laissant Cédric seul à l'intérieur, avec suffisamment de temps pour manipuler un téléphone portable. Outre l'activation à 6h52 le 16 décembre 2020, le téléphone de Delphine Jubillar a été activé à cinq autres reprises : activation de WhatsApp à 0h09, activation de la caméra WhatsApp à 1h33 et utilisation de l'interface du téléphone à 0h07, 1h03 et 6h52. Selon les résultats d'une expertise effectuée à l'été 2022, le téléphone portable de Delphine Jubillar est resté à proximité immédiate de la résidence des Jubillar, rue Yves Montand à Cagnac-les-Mines, durant toute la nuit de sa disparition. Il a ensuite été définitivement éteint à 7h48 le 16 décembre 2020.
En octobre 2023, le corps de Delphine Jubillar demeure introuvable. Depuis sa disparition en décembre 2020, les services de police et les proches de l'infirmière n'ont ménagé aucun effort pour la retrouver. De nombreuses fouilles ont été entreprises dans divers endroits, notamment la ferme de Drignac et ses environs, qui ont fait l'objet de multiples investigations, de même qu'un vallon situé à deux kilomètres de la résidence des Jubillar. Selon une source proche de l'enquête citée par La Dépêche, une équipe spécialisée équipée de dispositifs de détection tels que des radars et des détecteurs de métaux a été mobilisée, cependant, ces efforts n'ont pas abouti à des découvertes significatives.
Malgré sa mise en examen le 18 juin 2021, Cédric Jubillar est toujours présumé innocent en septembre 2022, étant donné l'absence d'éléments probants établissant formellement la commission d'un crime, reconnu comme tel par les autorités compétentes. Le 12 mai 2022, Cédric Jubillar est convoqué pour être entendu par les magistrates en charge de l'affaire. Il est également confronté à Marco, son ancien codétenu, qui a témoigné à deux reprises contre lui. C'est la première fois que les deux hommes se rencontrent en personne, car bien qu'ils aient été voisins de cellule en isolement, leurs échanges antérieurs se limitaient aux discussions à travers les barreaux de leurs fenêtres respectives. Selon Marco, au cours de l'une de leurs nombreuses conversations en prison, Cédric Jubillar aurait déclaré : "J'ai craqué, j'ai mis fin à ses jours." Néanmoins, après plusieurs heures de confrontation, cette étape n'a pas apporté d'informations substantielles concernant le sort de Delphine Jubillar. Cédric Jubillar a été réentendu par les juges d'instruction par la suite, mais cela n'a pas donné lieu à des développements significatifs dans l'affaire.
Les derniers signes de vie confirmés de l'infirmière proviennent de son téléphone portable, plus précisément de sa conversation avec son amant. Des messages ont été échangés avec lui le 15 décembre 2020 à 22h19 et 22h58, incluant un dernier selfie. D'après les informations de Cédric Jubillar et le témoignage de son fils Louis, Delphine a été aperçue pour la dernière fois chez elle à Cagnac-les-Mines, aux alentours de 23 heures le soir du 15 décembre 2020. En outre, Le Parisien précise que Delphine Jubillar a été vue le 14 décembre 2020, la veille de sa disparition, portant ses lunettes.
Le 15 décembre 2020, l'amant de Delphine Jubillar reçoit deux messages de sa part à 22h19 et 22h58. Elle a passé la soirée en compagnie de son fils, Louis Jubillar, à regarder l'émission "La France a un incroyable talent" sur M6. Entre 22h30, moment où Cédric Jubillar s'est couché, et 23 heures, moment supposé du départ de Delphine, le père de famille a fait une demande inhabituelle : un câlin de la part de sa femme et de son fils. À 23h07, une voisine et sa fille ont entendu des "cris stridents et de détresse d'une femme," même si selon les dires de Cédric Jubillar, Delphine Jubillar serait sortie de chez elle vers 23 heures pour promener leurs deux chiens. Il est à noter que sortir si tard dans l'obscurité n'était pas une habitude de Delphine, selon ses proches. Bien que les deux chiens aient finalement regagné le domicile, Delphine Jubillar, quant à elle, n'est jamais rentrée.
Vers 4 heures du matin le 16 décembre 2020, Cédric Jubillar a été réveillé par les pleurs de sa fille Elyah, moment où il a constaté l'absence de son épouse, qui avait dormi sur le canapé du salon. Inquiet, il a contacté une amie de Delphine, croyant qu'elle était chez cette dernière, et lui a envoyé le message "Dis à Delphine de rentrer." L'amie a répondu qu'elle n'était pas en sa compagnie. Le plaquiste a alors tenté de contacter plusieurs amies de Delphine, mais n'a pas reçu de réponse. Finalement, il a alerté la police, et trois gendarmes se sont rendus au domicile des Jubillar. À leur arrivée à 4h50, Cédric Jubillar était en train de faire fonctionner une machine à laver, à l'intérieur de laquelle se trouvait uniquement une couette, celle sur laquelle sa femme avait dormi.
Le 16 décembre 2020, une enquête pour "disparition suspecte" a été officiellement lancée. Par la suite, le 23 décembre, l'enquête a évolué vers l'ouverture d'une information judiciaire pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration". Les autorités ont effectué une première fouille du domicile des Jubillar le 24 décembre, mais cette opération n'a pas permis de trouver de pistes significatives. Une seconde fouille a été entreprise le 5 janvier 2021, comprenant à la fois des investigations à l'intérieur de la maison et à l'extérieur, sans toutefois donner de résultats concluants.
Peu de temps après la disparition de son épouse, Delphine Jubillar, Cédric Jubillar a retenu les services de l'avocat Me Jean-Baptiste Alary. Le 26 décembre 2020, Me Alary a accepté de prendre en charge le dossier de Cédric Jubillar, et à mesure que l'affaire prenait de l'ampleur, il a été rejoint par deux autres avocats, Me Emmanuelle Franck et Me Alexandre Martin.
La mise en examen de Cédric Jubillar a été décidée par le procureur de Toulouse, Dominique Alzeari, en raison de ce qu'il a qualifié de "convergence d'indices graves et concordants". Cette décision a été rapportée par La Nouvelle République. Le procureur a également souligné que les déclarations de l'artisan plaquiste étaient entachées d'incohérences, avec des explications évolutives et parfois contradictoires, voire mensongères. Plusieurs facteurs ont pesé dans la décision du procureur, notamment les disputes dans le couple, la perspective de la séparation mal vécue par Cédric Jubillar, les témoignages de leur fils Louis et de voisines ayant entendu des cris vers 23 heures le 15 décembre 2020, ainsi que le fait que Cédric Jubillar ait contacté la police 16 minutes après avoir constaté la disparition de sa femme, sans appeler ses proches ni partir à sa recherche. Ces éléments ont été jugés suffisamment accablants pour justifier la mise en examen.
Six mois après la disparition de Delphine Jubillar, le 16 juin 2021, Cédric Jubillar a été appréhendé sur son lieu de travail et placé en garde à vue à Toulouse. Sa mère, Nadine Jubillar, et son beau-père, Olivier F., ont également été interpellés le même jour, puis placés en garde à vue à Albi. Le 18 juin 2021, Cédric Jubillar a été déféré devant un juge à Toulouse, où il a été mis en examen pour homicide volontaire par conjoint. Il a ensuite été incarcéré à la maison d'arrêt de Seysses. En revanche, sa mère et son beau-père ont été relâchés et ont pu regagner leur domicile à Carmaux, dans le Tarn. Cédric Jubillar a par la suite formulé plusieurs demandes de remise en liberté, toutes rejetées respectivement le 8 juillet, le 2 septembre, le 21 novembre 2021 et le 22 mars 2022. En septembre 2022, une nouvelle demande de remise en liberté, assortie d'un bracelet électronique, a été refusée en raison de problèmes liés au logement qui aurait accueilli Cédric Jubillar. Par conséquent, il demeure en détention provisoire jusqu'à nouvel ordre.
Le 13 janvier 2021 en soirée, un message sans contenu a été publié sur le profil Facebook de Delphine Jubillar, puis rapidement supprimé. Les enquêteurs ont émis l'hypothèse d'une intrusion non autorisée par un pirate informatique ou d'un dysfonctionnement technique. Le 9 février 2021, le compte Facebook de l'infirmière disparue a de nouveau présenté une activité, aux alentours de 21 heures. Les individus ayant observé cette activité ont tenté de la contacter en lui envoyant des messages, toutefois, leurs tentatives sont restées sans réponse. De nouveau, les enquêteurs ont attribué cet événement à une anomalie technique.
Suite aux perquisitions effectuées au domicile des Jubillar, les résultats des analyses ont été progressivement obtenus dans les mois qui ont suivi la disparition. Le 13 octobre 2021, les résultats des analyses de l'eau provenant du lave-linge dans lequel Cédric Jubillar aurait lavé la couette de Delphine la nuit de sa disparition n'ont pas fourni d'informations concluantes aux enquêteurs. En avril 2022, de nouveaux résultats d'analyses sont parvenus aux autorités, portant sur les lunettes endommagées appartenant à Delphine Jubillar. Il convient de noter qu'à l'arrivée des gendarmes au domicile le matin du 16 décembre 2020, une paire de lunettes brisées était présente sur le comptoir de la cuisine, avec l'une des branches sur la table et l'autre branche retrouvée plusieurs semaines plus tard derrière le canapé où Delphine était supposée avoir dormi.
Selon les informations du Parisien, les experts de la Direction générale de l'armement ont formulé leurs conclusions : "Les examens et essais effectués permettent de déduire que les dégâts constatés sur la paire de lunettes de Delphine Jubillar résultent de forces dynamiques (...) Les forces ont été appliquées de l'extérieur vers l'intérieur." Les lunettes ont été brisées suite à un impact au niveau du nez de la monture. Le témoignage de Louis Jubillar, le fils de Delphine, affirme que sa mère portait toujours ses lunettes le soir du 15 décembre, pendant qu'ils regardaient la télévision ensemble. Une amie de Delphine Jubillar, qui l'a vue la veille de sa disparition, a également confirmé qu'elle portait des lunettes intactes à ce moment-là. Ces éléments de preuve semblent étayer la thèse d'une altercation, malgré les déclarations de Cédric Jubillar, qui prétend que les lunettes "étaient cassées depuis un certain temps".
Le 17 octobre 2023, le magazine Le Point a révélé de nouveaux éléments susceptibles de changer radicalement la donne. Selon leurs informations, des traces de salive contenant l'ADN de Delphine Jubillar ont été identifiées sur le pyjama que portait Cédric Jubillar le matin de la disparition. Le Point précise que ces traces étaient situées au niveau de l'épaule de l'artisan plaquiste, ce qui pourrait étayer les théories suggérant qu'il aurait transporté le corps de sa femme après l'avoir supprimée, dans le but de le dissimuler.
Peu d'informations sont disponibles concernant l'amant de Delphine Jubillar, communément désigné comme "l'amant de Montauban." Cette infirmière et ce professeur de piano âgé de 41 ans se sont rencontrés pendant l'été 2020 via l'application Gleeden, spécialement dédiée aux relations extra-conjugales. Selon Le Nouveau Détective, l'amant a rapidement informé Delphine de sa situation en tant que partenaire dans une relation de couple et père d'un jeune enfant. BFMTV signale par ailleurs que leur dernière rencontre a eu lieu le 12 décembre 2020.
La compagne de ce dernier était par ailleurs au courant de la liaison et a envoyé, le matin du 15 décembre, des messages à Delphine Jubillar dans lesquels elle lui a déclaré : "Tu prendras ma place quand elle sera libre, pour le moment ce n'est pas le cas... ". Les deux femmes ont alors convenu d'attendre le retour de la femme de l'amant de Delphine après les fêtes - elle se rendait à La Réunion - et la finalisation de leur séparation avant que les amants officialisent leur relation. En 2021, elle est retournée à La Réunion pour le nouvel an et a finalement décidé d'y rester, éloignée de l'attention médiatique entourant la disparition de la maîtresse de son mari. Les données des téléphones portables de l'amant de Montauban et de sa compagne n'indiquent aucun déplacement à Cagnac-les-Mines le 15 décembre 2020. Au mois d'août 2022, les déclarations de la compagne de l'amant de Delphine Jubillar, qui a témoigné devant les juges d'instruction, ont été révélées par La Dépêche. Elle a expliqué qu'elle savait que son mari était en contact avec Delphine Jubillar, mais elle ignorait que leur relation était déjà "bien avancée." Lors de son audition, elle a également précisé : "Je ne savais pas qu'il avait l'intention de se séparer de moi. Je n'avais pas conscience de l'ampleur de leur relation. C'est seulement quand Delphine a disparu que j'ai compris."
Delphine et Cédric Jubillar sont les parents de deux enfants, Louis âgé de 7 ans et Elyah âgée de 3 ans. À la suite de la mise en examen de leur père, la garde des enfants a été confiée à la sœur de Delphine Jubillar, leur tante maternelle. Le 26 novembre 2021, le jeune Louis Jubillar a été interrogé. Selon son témoignage, ses parents ont eu une dispute le soir du 15 décembre 2020.
Cédric et Delphine Jubillar étaient légalement mariés, bien que leur divorce fût en cours. Selon les déclarations d'un proche relayées par BFMTV, "leur séparation était décidée, et même si, pour des raisons logistiques, ils partageaient encore la même résidence, ils ne se considéraient plus comme un couple. Ils avaient l'intention de célébrer les fêtes de fin d'année en famille. La séparation était planifiée après cette période". Leur relation avait débuté en 2005, plusieurs années après leur première rencontre, et ils s'étaient mariés en 2013.
Peu de temps après la disparition de son épouse, Cédric Jubillar a entamé une nouvelle relation avec Séverine L. Cette dernière a été soumise à une garde à vue le 15 décembre 2021 pour "recel de cadavre", mais aucune accusation n'a été retenue à son encontre. Selon les informations du Parisien, Séverine L. aurait eu six rencontres avec un ancien codétenu de Cédric Jubillar, avec qui il partageait une cellule entre le 13 octobre et le 6 décembre 2021. C'est à cet ancien codétenu, dénommé Marco, que Cédric Jubillar aurait avoué le meurtre de Delphine et la dissimulation de son corps près d'une ferme incendiée. Par la suite, Séverine L. et Marco auraient été envoyés par Cédric Jubillar sur les lieux pour vérifier la présence du corps, ce qui a conduit à la mise en garde à vue de Séverine L. La relation entre Séverine L. et Cédric Jubillar s'est interrompue après quelques mois. À l'été 2022, l'ancienne compagne du détenu a partagé avec Paris Match sa perception selon laquelle "Cédric a érigé une barrière pour se protéger du monde extérieur". Lors de cette entrevue, elle a également évoqué des propos problématiques tenus par son ancien compagnon.
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